Les zestes étincelants. Spectacles semés en remontant le Bénin
Bonzour !!
On prend enfin le temps de trier les photos récoltées au Bénin ! Pas facile de remettre tout ça dans l’ordre et de mettre des mots dessus-dessous ! Alors on prend le parti de tout mélanger, bien secouer, et ouvrir le bouchon pour une explosion de saveurs au bon goût de souvenirs pétillants ! Bonne dégustation !
HOUNKEMEY
Après avoir quitté Hlodo, le soir-même nous croisons Vincent, à la sortie de son village. Il nous invite aussitôt à jouer notre spectacle sur la place de l’école! Expérience inédite d’une représentation avec public à 360° tout autour de nous! La frontière entre scène et coulisses vole en éclat… de rire! Tout le village est là, débordant d’enthousiasme et de curiosité! Un final chaleureux avec le public qui tape des mains et chante en chœur (en cœur!), grâce à Vincent qui donne le rythme et l’élan! Et on n’en finit pas d’échanger jusque dans le remballage du matériel qui devient terrain de discussions assoiffées de curiosité! Séance photos en mode noirs et blancs, this, is the end!
Zut, on n’a pas pu récupérer les photos! Mais cette soirée restera un très chouette souvenir! Merci à Vincent, professeur des école engagé et passionné!
ABOMEY
Capitale de l’ancien Royaume d’Abomey, la ville semble encore habitée par la puissance enfouie de ses rois. On y croise des sourires de crocodiles, des sanglots de nuages, des caresses de girafes sculptées, des larmes de source sacrée transportées sur les têtes de femmes défilant sous la pluie, les os de sacrifices au pied d’un mur fait de boue, paille et paillettes d’or dans l’enceinte du dernier palais royal, des regards énigmatiques de masques en bois s’accrochant aux troncs du jardin de l’auberge… à moins que ce ne soit la fièvre?
On se repose quelques jours chez Monique avant de reprendre la route.
MONSOUROU
Fin de journée, une sortie d’école sur notre chemin, on ne peut s’empêcher d’aller voir de plus près. Les enfants préparent la rentrée en déblayant la cour envahie d’herbes pendant les grandes vacances. Houe sur l’épaule, ils s’apprêtent à rentrer chez eux.
Comme certains habitent loin, on ne veut pas les retenir pour notre spectacle, qui nécessite une bonne demi-heure d’installation et la pénombre pour les ombres. On fait une petite photo de classe et on prend rendez-vous pour le lendemain matin où on essaiera de colmater les passages de lumière matinale à coup de tableaux noirs et de draps blancs.
Comme on a dormi sur place, on enchaine, montage, spectacle, coulisses, échange de contacts, et hop, on reprend la route jusqu’à un joli petit campement sauvage au bord du marigot!
ON THE ROAD AGAIN
Feu vert! Traversée de la forêt d’Agoua et rencontres sur les pistes.
Parfois, un parfum de menthe sauvage vient rafraichir nos narines encombrées de poussière… c’est les troupeaux de vaches qui piétinent les herbes chlorophyllées. Elles sont menées par les Peuhl, un ou deux hommes à l’allure fière sous leurs chapeaux tressés, parfois des enfants. Peut-être des descendant de Yakouba?
KANNANHOUN
Un paysage de collines se dessine aux abords de notre chemin. Ça donne envie de s’arrêter par là! On est conduits au chef du village qui accepte qu’on joue le spectacle sur la place le soir-même. Mais d’abord, un petit tour pour visiter l’école désaffectée (aucune affectation de professeur sur le poste cette année), et une douche avec vue sur la cour environnante (un simple muret à hauteur d’épaules qui entoure un mètre carré de terre battue, sur laquelle on a déposé une pierre plate, un petit banc de bois, un sceau d’eau et une tasse. Ça peut paraître sommaire, mais après une journée pédalée et comparé à nos ablutions à la gourde en camping sauvage, pour nous c’est plutôt du luxe !).
Presque tout le village est là pour le spectacle ! Un bis pour la marionnette dansante et un chouette moment d’échange quand on montre les mécanismes en répondant aux questions. Projections géantes sur le mur d’à côté et jeux d’instruments sortis des coulisses. On range un peu au fur et à mesure car on est attendus chez le Chef Nicolas (en costume mauve à motif de fiers chevaux blancs) qui nous invite à manger (de la viande de bœuf qu’ils sont allés cherché expressément dans la ville d’à côté).
Après le repas, étonnante discussion autour de la polygamie et de la procréation… bon, on n’a vraiment pas la même vision des choses, mais au moins on s’éclaire mutuellement sur nos façons de voir et de faire. Chacun va se coucher, si ce n’est moins bête, au moins un peu moins ignorants sur les autres. Au matin, le petit déjeuner nous tient la pâte, mais on finit par décoller !
ON THE ROAD AGAIN
Paysages verdoyants et rencontres improbables!
Itinéraires mouvants:
Devant la carte: et si on prenait plutôt cette piste qui traverse ce cours d’eau, ça a l’air sympa!
Derrière les gens qui nous ont dit que la route était coupée par le débordement de l’eau: Bon… on y va quand même, on verra bien!
Sur le chemin complètement défoncé et sous le ciel menaçant d’orage: Heu… et si on faisait plutôt demi-tour pour jouer le spectacle dans le village et dormir là-bas avant de reprendre une autre route demain?
TCHOUMI-TCHOUMI
Super spectacle dans l’école de Tchoumi-Tchoumi! On a bien fait de faire demi-tour! Certains enfants ne peuvent pas rester car ils habitent loin et doivent rentrer à pied. D’autres sont déjà partis, on les as croisés sur notre chemin, se précipitant dans les hautes herbes , affolés à la vue de ces deux blancs inattendus sur cette piste impasse! Ils sursautent et courent, chacun avec son degré de peur, allant de la simple surprise à l’inquiète méfiance.Ils doivent se demander d’où on sort et ce qu’on fait là! Ils auront peut-être la réponse le lendemain quand les autres leur raconteront le spectacle. En attendant, la salle de classe est pleine d’un public bien dense malgré les absents. Ambiance assurée!
Après le spectacle, très chouette moment d’échange avec les enfants qui découvrent l’envers du décor et testent les instruments de musique! Pas facile la flûte à nez et la guimbarde! Mais les rires des autres, loin de décourager, viennent nourrir la curiosité et la persévérance qui finissent par porter leurs fruits!
Quand tout le monde quitte la salle, on entend les sourires briller dans la nuit. Puis c’est le calme, les arceaux de l’écran se croisent au dessus de la moustiquaire, le souffle qui a quitté la clarinette vient gonfler les matelas, les yeux ébahis se couvrent des paupières du sommeil. Place aux rêves… (à moins que ce ne soit l’inverse??)
Le lendemain matin, réveil matinal pour laisser place à la classe. On admire le ballet de balais orchestré par les surveillants dans la cours. Avec ou sans uniforme, tout le monde s’active! Mais nous, on sors du rang pour continuer notre route buissonnière!
ON THE ROAD AGAIN AND AGAIN
Dans le voyage à vélo, c’est encore plus flagrant, chaque route (et même la même!) est différente! Le chemin est une découverte. A chaque tour de roue, ce n’est pas juste une fraction de kilomètre qui s’enregistre sur le compteur, c’est toutes ses rencontres qui se confient aux conteurs! Paysages et visages, sons et senteurs, humeurs, lumières, pensées… si riche! Difficile de résumer! Une dernière escale nous attend à Nattitingou avant de quitter le Bénin! Mais la route continue au Burkina Faso! Des pistes? Il y en a encore plein!!